Un homme et une femme anouk aime

Un homme et une femme, c’est d’abord Anouk AiméeJean-Louis TrintignantDeauville, le XVIIIème arrondissement de Paris, et le « Chabadabada » de Francis Lai. C’est surtout le génie de Claude Lelouch, qui conjugue sa passion pour les courses automobiles et pour le cinéma expérimental, dans un film généreusement récompensé : Oscars, Palme d’Or, Golden Globes… plus de trente prix en tout. L’histoire démarre quand Anne, scripte pour le cinéma et veuve d’un mari cascadeur (Pierre Barouh, qu’elle épousera peu de temps après leur rencontre sur le tournage), rencontre Jean-Louis, coureur automobile également veuf, à la sortie du pensionnat que fréquentent leurs jeunes enfants respectifs. Ils vont se chercher, s’aimer, se faire peur, se quitter puis se retrouver. Un amour qui ravive les souvenirs de leurs vies passées et aborde la question du deuil, de se reconstruire à partir de ce qui reste, de ce qu’une femme et un homme qui ont déjà vécu peuvent envisager ensemble, avec leurs propres histoires, enfants, peines et souvenirs. À travers cette relation aussi douloureuse que salvatrice, Claude Lelouch parle de la vie, mais aussi du cinéma, à travers cette question : « Dans la vie quand une chose n’est pas sérieuse on dit que c’est du cinéma. Pourquoi vous pensez qu’on ne prend pas le cinéma au sérieux ? » Et les frontières se brouillent entre l’histoire et le réel, la construction du film et les étapes de la relation, où les dialogues sont comme des commentaires de ce qu’on voit à l’écran. Un coup de maitre porté par la malice de Jean-Louis Trintignant et le jeu tout en retenue d’Anouk Aimée, et qui n’a pas pris une ride.

Source Vogue:
https://www.vogue.fr/culture/article/un-homme-et-une-femme-claude-lelouch